lundi 26 novembre 2012

Inde du Nord: Mon sentiment général


En venant d'autres pays de l'Asie du Sud-Est, une chose nous a surpris à l'arrivée à Delhi et plus généralement en Inde, c'est l'absence de sourire au premier regard. L'air froid que dégage l'indien de la noirceur de ses yeux mêlée à celle de sa peau. Le rictus ne vient que lorsqu'on l'appelle. Après, même si ça ne se fait pas, on classera cette population en quatre parties.

- Les commerçants qui pensent avant tout à ce qu'ils peuvent tirer de vous.
- Ceux appartenant aux castes les plus hautes, sortes d'enfants gâtés ou plus tard, de privilégiés supérieurs aux autres
- A l'inverse, ceux n'ayant même pas un matelas à allonger dans un recoin d'une gare pour passer la nuit
- Les autres qui une fois la barrière de la curiosité passée vous ouvrent leur porte.

Le pays est en forte croissance et ça se voit sur les routes. Les constructions en cours et les publicités peinturlurés sur les murs extérieurs des maisons ventant les cimenteries régionales en attestent. Dans les villes, les maisons son construites avec des toits plats pour mieux continuer leur élévation quelques années plus tard. Faut dire qu'au niveau du développement du pays, il y a de quoi faire.

Une des premières choses que tout le monde se dit aussi en arrivant à Delhi est “wouaw, quel bordel . Même si des eunuques traînent par-ci par-là, il faut comprendre le sens “désordre” du terme. C'est par la suite qu'on comprend qu'ils sont nombreux, trop nombreux (mais il n'y a que les chinois pour pratiquer la politique de l'enfant unique). Alors même si les lois existent, par exemple pour le code de la route, il y en aura toujours un pour prendre un rond point à contre-sens et en ouvrant cette brèche créer une nouvelle mauvaise habitude (et oui, absolument TOUT est possible en Inde). Mais l'indien est-il plutôt préposé à suivre des textes ou la majorité de ses concitoyens ? La langue hindi ne connaît dans ses temps de conjugaison  ni le passé, ni le futur, faut il voir là une explication du mode de vie au jour le jour ?

L'Inde du Nord recèle des trésors d'histoires de palais de maharaja, de peuples déplacés, de dentelle de marbre et de ferveur religieuses et croyances. Plus contemporainement, de villes colorées, de femmes portant des saris étincelants, de photos-clichés et de palpitations gustatives. Chacun peut y retrouver son compte mais encore faut-il trouver l'endroit qui lui va bien.

En ce qui me concerne, après une inévitable “crise d'inde” (c'est une expatriée experte qui m'a donné le nom), j'aurais jeté mon dévolu sur Orchha et Bundi. On est bien à la campagne plus calme ! L'Inde du Sud me conviendrait peut-être plus. Qui sait, peut-être dans quelques années après d'autres aventures en Asie ou ailleurs...


Inde : Ses saveurs dans ma bouche


Que connaissons nous des spécialités culinaires indiennes? Le poulet tikka? Le poulet tandoori ? Les curry ? Le cheese naan? Et bien désolé de vous dire que vous ne trouverez pas de vache qui rit dans votre naan en Inde! Pire encore, vous ne trouverez pas de naan en quantité attendu.

En réalité, la nourriture indienne est essentiellement végétarienne, ce qui ne la rend pas moins riche. Des légumes en profusion, cuisinés dans une masala (mélange d'épices) sauce, en veux-tu, en voilà; les légumineuses en graine, en farine à pétrir et à travailler en une pâte à roti (pain) avec le rouleau à pâtisserie (du chapati au puri gonflé comme un petit ballon en passant par la parantha fourré à la pomme de terre pour le petit déjeuner et les dosai de l'Inde du sud, il y a le choix); des woks géants remplis d'huile bouillante pour faire buller les samossas à la garniture épicée; le paneer (fromage frais coupé en cube) couplé aux légumes pour combler le manque de protéine et des lassi crémeux pour pallier vos envies de yahourt frais! Ne parlons même pas des desserts : roses, jaunes, dégoulinants de sucre et de graisse, fondants de cardamone, de fruits secs...

Voilà tout ce que la cuisine indienne a à offrir : une variété infinie de bons plats concoctés dans des cuisines rudimentaires par des mains expertes ! La meilleure se trouve sans aucun doute dans la rue, là où les marmites et les woks en fonte sont usés et là où les indiens s'arrêtent en nombre, dégustant leur casse-croûte avec les doigts. Et puis toute la journée, vous verrez les indiens discuter autour d'un masala tea , ce breuvage délicieusement sucré et épicé (thé au lait ou lait au thé bouilli avec de la cardamone, du gingembre, du clou de girofle...et agrémenté de beaucoup de sucre).

Inutile de vous dire qu'elle va me manquer cette cuisine et qu'une fois rentrée en france, je m'empresserais de reproduire autant de fois que possible cette pause masala tea tellement savoureuse, même si j'en ai peur, elle n'aura plus la même saveur...

Ps : et inutile de préciser que j'ai pris du poids en Inde...

Par LN











Inde : Orchha, la Loire indienne


De la verdure de campagne, une rivière à bon débit parsemés de rochers lissés ou de bancs de sable et des vieilles pierres jamais atteintes par le grisâtre de la pollution, bienvenue à Orchha.

Cette ville dont le tracé se résume à une rue principale est un havre de paix. Facile de se poser ici et de rester quelques jours à buller et repenser au périple passé à travers les autres régions indiennes. Et puis, il a un petit air de Loire cet endroit. Avec les anciens palais, temples, remparts qui émergent des buissons envahisseurs et qui surplombent le cours d'eau. C'est riche tout ça. Et là où les buissons n'ont pas tout envahis entre deux bâtiments multi-centenaires, on retrouve des champs cultivés encore entièrement à la main et aux légumes ou céréales plantés de manière ordonnée.

La campagne indienne a cette différence aussi qu'elle est plus propre. Ça change et c'est bien ! Un peu de calme et de sérénité dans ce pays où rien ne s'arrête jamais.

PS : Merci Orchha pour m'avoir fait passer ma crise d'Inde
PS2 : Merci à Grace of India, ce formidable restaurant; le meilleur pour nous en Inde où nous avons passé les petit-déjeuner, déjeuner et dîner à goûter toute leur carte.

Inde : Fermeture de la frontière indo-pakistanaise


J'ai eu l'impression d'être moi-même un Playmobil qu'on aurait mis dans une tribune en plastique. Je n'étais pas seul puisqu'il devait bien y avoir plusieurs milliers de personnes répartis entre le côté indien et le côté pakistanais.

Tout ça pour voir le show quotidien, présenté tel une émission de télé avec les chauffeurs de salle, la très excitante...fermeture de la frontière indo-pakistanaise. Tout un programme ! C'est un folklore qui ne risque pas de s'arréter vu l'organisation liée.

En gros, il y a la route, une barrière de chaque côté des nations et entre deux, un espace de trois mêtres de long contenant de chaque côté le drapeau du pays. L'objet de la mascarade consiste en la descente des drapeaux. Les acteurs principaux étant les deux quinzaines de fantassins représentant dignement leur patrie.

Et pour ça, il faut croire que le gamin dont la main manipule tout ce beau monde connaît par coeur son spectacle. Durant trente minutes de folklore, les militaires de chaque côtés se défient individuellement. D'abord en s'annonçant en essayant de tenir une note au micro le plus longtemps possible. Ensuite, sous un effet de fausse colère maîtrisée, chacun regardera son public, moustache remontée, regard fixe vers l'avant et entamera une chorégraphie que même un professeur des écoles ne se risquerait pas d'apprendre à ses élèves sous risque d'être la risée de la kermesse de fin d'année.

Donc, il s'agit d'avoir un air rageur, monté son pied droit le plus haut possible en l'air à l'instar d'une gymnaste puis monter son genou droit le plus haut possible, pivoter à 90° sur son talon et marcher à grands pas rapides vers la grille, soit une vingtaine de mètres. On s'attend à ce moment là à une fusillade, mais non, s'il en est une, elle ne sera que du regard, les fantassins s'arrétant net et se positionnant juste devant elle. Deux autres soldats viendront ensuite, l'un pour descendre le drapeau, l'autre pour serrer la main de son accolyte d'une main aussi droite et frigide que leur marche vers l'ennemi.

Bon au-delà de ça, c'est pas vraiment un jeu de gamin. Cette tradition, s'il en est, a été initié suite au conflit qui sévit depuis longtemps entre l'Inde et le Pakistan sur une terre qui a appartenu à l'un et à l'autre en fonction des époques. Cette poignée de main est plus un signe de bonne gue-guerre. Et ça doit bien être le seul endroit du pays où des militaires prennent plaisir à poser en photo au lieu de veiller à la présence d'appareils.

lundi 19 novembre 2012

Inde : Le blanc du marbre - Taj Mahal


Je me souviens, lorsque j'étais en cinquième, ma prof d'art plastique nous avait donné un sujet ; “Le blanc du papier”. L'idée était de mettre le papier dans tous ses états afin de mieux en faire ressortir la matière. Le papier devait au final prendre la vedette sur la représentation qu'il donnait.

Et bien le Taj Mahal, c'est un peu pareil. Comme si on avait forcé son architecte à mettre le marbre dans tous ses états pour en refaire sortir la richesse du matériau. En fait, un empereur a fait la commande du plus bel écrin imaginable pour contenir le tombeau de sa regrettée. Alors il a fallu que du beau monde de l'artisanat se mette à pied d'oeuvre. Et le résultat est à la hauteur de la réputation de l'édifice.

Je ne sais pas combien de dizaines de tonnes de marbre blanc ont été nécessaires mais ça doit peser lourd sur le bord de la rivière Yamuna. Il y a de tout, de l'incrustation de pierres précieuses aux pièces de marbre arrondies, en passant par les djalils ou les murs épais et longs formés par d'énormes plaques. On sent bien que c'est massif mais en contre-partie, la couleur claire du bâtiment renvoie plutôt de la légéreté. Surtout au petit matin, lorsque le Taj s'extirpe de son coton de brume.

La première vision qu'on en a est derrière la porte principale du site qui se trouve distante de trois cent mètres de la base du mausolé. Il apparaît petit à petit jusqu'à se présenter complètement au fur et à mesure que l'on va à sa rencontre. Il parait fait d'un seul tenant. C'est seulement en s'approchant que l'on se rend compte de ses détails. Des incrustations de pierres colorées formant des motifs géométriques ou floraux d'inspiration moghole. Avec le levé du jour, le soleil frappe ces touches de couleurs et cela fait résonner la finesse du travail.

A l'intérieur, le tombeau est lui même entouré de djalil au travers desquels il faut l'apercevoir. Effet de curiosité vicieuse que d'être à moitié caché pour admirer le marbre orné de dessins floraux de tout son long. Très près au dessus du cerceuil, se trouve un lustre oriental en bronze certainement. Il en impose et tient au bout d'une chaîne qui doit faire une bonne dizaine de mètres. Je n'aime pas trop ce genre de luminaire mais là, il n'y aurait pas pu mieux y avoir. Ca forme un tout, c'est confiné, simple et sacré à la fois.

L'auteur de ce plan de symétrie parfaite a du récolter un 20/20 pour sa copie.

































Inde : Fatephur Sikri - un bon résumé

En cours d'écriture